Depuis la rentrée de septembre 2011, les évaluations d’école se sont généralisées.
Ce dispositif qui était à l’essai à Paris en 2010/2011 avait déjà fait l’objet d’une demande d’audience des représentants du SNUipp-FSU Paris auprès du Dasen. Le SNUipp-FSU Paris avait également exprimé ses plus vives réserves quand aux objectifs et à la mise œuvre des évaluations d’école.
Loin de proposer une réflexion de fond sur la pratique professionnelle des enseignants et le travail en équipe pour la réussite de tous les élèves, l’évaluation d’école a pour objectif de vérifier et contrôler l’application des programmes de 2008, la mise en place du socle commun, tout en faisant glisser le statut du directeur et celui des CPC en les mettant en porte à faux vis-à-vis des collègues enseignants devant classe.

Des objectifs au service d’une vision managériale de l’école.

Selon l’administration, les évaluations d’école ont pour finalité de « contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, au service de la réussite scolaire des élèves et de l’acquisition par les élèves des compétences du socle commun de compétences à travers la modification des relations entre équipes et inspecteur, en responsabilisant les équipes enseignantes, en favorisant l’appropriation des méthodes de travail et en développant une dynamique collective au sein des équipes enseignantes ».
Le SNUipp-FSU Paris a été alerté à la suite de plusieurs évaluations d’école. En l’état, il appelle les personnels à ne pas se porter volontaire pour ce dispositif et à le signifier à l’inspecteur de circonscription si leur école est choisie unilatéralement par la circonscription.

Qui évalue ?
Lors d’une évaluation d’école, les « évaluateurs » sont l’inspecteur de circonscription accompagné d’un autre ICC et/ou des conseillers pédagogique de circonscription. Le directeur peut être sollicité et associé aux « évaluateurs ».
Le directeur doit fournir une analyse des acquis des élèves en croisant les résultats aux évaluations nationales des trois dernières années avec le projet d’école. S’en suit une période de visites et d’inspections par l’ICC et les CPC dans les différentes classes de l’école. Ces observations donnent lieu à une analyse et à l’élaboration d’axes de travail à destination de l’équipe enseignante. Enfin, un rapport de synthèse est remis par l’ICC à l’école et au Dasen.

La mise en œuvre de ce dispositif pose notamment des questions concernant le rôle et le statut des conseillers pédagogiques et des directeurs d’école ainsi que sur ses objectifs réels. En effet, loin de « dynamiser » les équipes, les évaluations d’école divisent et mettent en difficulté bon nombre de collègues.
Les évaluations d’école ne pourront pallier la dégradation des conditions d’apprentissage des élèves et des conditions d’enseignement des professeurs qui nécessitent une autre politique budgétaire et éducative…
Pour le SNUipp-FSU Paris les évaluations d’écoles doivent être une aide au service des équipes pédagogiques, non une surcharge de travail et une pression voire une menace pour les enseignants comme c’est le cas sur certaines circonscriptions.
Toute formation continue est rendue impossible par les annulations du peu de stage de formation continue restant et les suppressions de poste de remplaçants.

Réfléchir sur sa pratique professionnelle en équipe, oui, mais pour faire progresser tous les élèves, pour améliorer les conditions de fonctionnement de l’école en proposant aux collègues des formations, des stages école, sur le temps scolaire, permettant ainsi un vrai temps de réflexion collective.

Évaluations d’école : un dispositif de contrôle au profit de «l’école du socle »