Communiqué du SNUipp-FSU 71, 14 janvier 2022

Chères et chers collègues,

Hier, jeudi 13 janvier la profession s’est mobilisée comme jamais elle ne l’a fait ces dernières années. C’est avec une très grande satisfaction que nous constatons la participation des enseignant·es dans ce mouvement intersyndical large dans lequel le SNUipp a pris toute sa part.

Comme cela a été identifié par les présent·es dans les 3 Assemblées Générales sur le département (Chalon, Mâcon et Montceau) et au cours du rassemblement à la DSDEN, cette crise sanitaire dans les écoles met en lumière les carences structurelles de l’institution, fruit de trop nombreuses années de sous-investissement de l’Etat dans l’école publique. Comme on le voit clairement dans le Service Public Hospitalier, les politiques d’austérité ont dégradé le service publique d’éducation.

Ainsi observons notre institution, là où nous nous trouvons :
En janvier 2022 on manque de remplaçants ? On en manquait clairement en janvier 2019, avant l’arrivée du COVID, mais également en janvier 2018, janvier 2017....
Les formations sont appauvries, et depuis peu annulées ? L’état a désinvesti la formation professionnelle pour nous enfermer chez nous ou entre collègues dans des formations numériques ou au sein de l’école depuis plusieurs années.
La crise sanitaire a fait accroître les difficultés scolaires et les troubles du comportement ? Les enseignants spécialisés manquent cruellement depuis des années ou ne sont pas formé·es, personnes n’a reconstitué les RASED (où sont les maîtres G qui s’occupaient des élèves en mal d’école ?) depuis les coupes sombre sous Sarkozy. Dans la même ligne on manque chroniquement de psy, d’AESH, de structures spécialisées...
Les collègues directrices et directeurs craquent sous le poids des responsabilités ? Cela est-il un phénomène nouveau ? Cela ne fait donc pas plusieurs années que nous sommes conviés à des réunions vides d’action au cours desquelles est évoqué l’éventuel allègement des tâches des directrices et directeurs ? A-t-on vu quelque chose changer ? Le COVID ne se propageait pas encore en Chine que notre regrettée collègue directrice Christine Renon mettait fin à ses jours, dans son école à Pantin, poussée à bout par le mal-être au travail, épuisée par le poids des responsabilités et l’absence de solutions apportées par l’institution...Il a fait quoi depuis, Blanquer ? La Loi Rilhac. L’augmentation des missions et des responsabilités.

Hier soir nous avons été "entendus", de "bonnes discussions" se sont engagées entre les représentants des enseignant·es et le ministre. Et cela débouche sur quelles mesures ? Regardons de près :
des masques ? C’est le minimum. Pas mieux que donner des blouses à des infirmières.
des recrutements, notamment sur liste complémentaire ? "Obtenus". Problème : les listes complémentaires sont déjà quasiment épuisées. 4 mois et demi après la rentrée de septembre les ancien·nes candidat·es sont parti·es faire autre chose... ou sont déjà contractuel·les. On recrute...mais il n’y a personne à recruter à cette période de l’année. Il faisait quoi Blanquer pendant qu’on lui demandait des postes de brigades pendant les opérations de carte scolaire pour les rentrées 2020 et 2021 en vue des prochaines vagues du COVID ??? Il avait de "bonnes discussions" avec qui ? Pas nous en tout cas... Par ailleurs, recruter des contractuel·les dans l’urgence, faute de vivier sur liste complémentaire, amène l’institution à recruter de jeunes étudiant·es pour prendre les pleines responsabilités, sans formation, et en période de crise. Le casse-pipe. Qui donc gère les pots cassés ensuite ? Des recruments donc ? 3300 profs dit Blanquer ce matin ? Une belle annonce. Elle restera certainement sans effet.
Des recrutements de vacataires pour aider à la direction. 1700 personnels ? La belle affaire. Un par circo...Débrouillez-vous.

Rien sur la création d’un collectif budgétaire qui acterait la création massive et durable de postes dans l’éducation nationale (des postes abondés dès la rentrée 2022, pas au mois de janvier quand c’est la crise...).

Comment pourrait-on alors se contenter de mesures court-termistes, comme si la solution aux maux de l’éducation nationale était cloisonnée à la crise sanitaire ? A nous d’en décider !!!! La profession doit prendre conscience de son pouvoir d’agir !!!
Les Assemblées Générales de Saône et Loire ont acté la poursuite du mouvement !

Le SNUipp national prendra toute sa part dans l’intersyndicale ce soir, le SNUipp71 dans celle de lundi soir.

D’ores et déjà, les dates du samedi 22 janvier avec les parents et de la grève le jeudi 27 janvier sont dans le paysage de mobilisations. A vous de vous positionner avec vos collègues pour faire que ce mouvement soit le point de rupture avec 5 années de politique Blanquer, et bien plus d’années encore de politiques de sous-investissement dans notre institution.
Au plaisir de vous lire, de vous voir, et de lutter ensemble !

LIRE AUSSI sur le site du SNUipp national : https://www.snuipp.fr/actualites/posts/une-greve-historique-qui-bouscule-le-gouvernement

Mobilisation historique !! Concessions peau-de-chagrin....

Communiqué du SNUipp-FSU 71, 14 janvier 2022